Écrit par 1 h 29 min 2013, Albums/EP, Coup de coeur • 2 Comments

Deerhunter – Monomania

Deerhunter - Monomania

Deerhunter - Monomania

Monomania aura été l’album que j’ai eu le plus de mal à apprivoiser cette année. Je l’attendais ce nouveau disque de Deerhunter, après un Halcyon Digest convaincant. Mais pourtant, pendant longtemps j’ai eu du mal à passer les deux premières chansons. En effet, Neon Junkyard et Leather Jacket II ne sont pas des titres évidents. Les guitares grincent, l’atmosphère se fait flippante, le tout devient limite strident (mais pas autant qu’une chanson de MGMT, faut pas déconner non plus). C’est donc dur pour l’oreille à la première écoute, et je me suis vite découragé.

Pourtant, il suffit d’écouter le troisième titre, The Missing, pour retrouver une certaine quiétude. La voix de Lockett Pundt (Lotus Plaza) est mise en avant sur des sons légèrement salis à la technique lo-fi.

Deerhunter

Prenant un peu plus de recul et ralentissant le rythme sur Blue Agent, Bradford Cox semble se délecter à apaiser les tensions. Cette piste est parfaitement orchestrée pour accueillir LE titre de l’album T.H.M. Celui que l’on pourrait surnommer That Horrible Moment est en fait un moment inoubliable.
C’est cette chanson qui m’a fait persévérer dans l’écoute de l’album. Pendant que la rythmique irrésistible verses ses grosses larmes, Bradford Cox dévoile des paroles sombres avec une voix dédoublée. Ce morceau fantomatique est à l’origine des nombreux frissons qui parcourent mon corps quand j’écoute Monomania. La fin précipitée, les essoufflements, les boucles font de cette chanson une des plus belles que je connaisse.

My head was like a wound
When they called me and said
« It’s happened much too soon »
Took two bullets to the brain
My kid brother, he was insane

A l’inverse de Leather Jacket II, surchargé, mais au final tellement dérivatif, d’autres titres sont beaucoup plus aérés, redonnant du souffle à l’ensemble : Sleepwalking, Back to the middle ou le sinueux NiteBike.

Mélange de noirceur et de lumière, Monomania est un disque qui sent le brûlé. Les mélodies incendiaires nous renvoient aux nuits les plus chaudes que l’on a pu connaitre.
J’ai tellement écouté cet album (et dans l’ordre), que pour moi, chaque chanson est dépendante des autres. Impossible d’écouter Leather Jacket II, sans que The Missing suive derrière. Pareil pour Dream Captain précédé par Pensacola.

Le bruit des flammes sur le dernier titre Punk (La vie Anétrieure), en hommage à Charles Baudelaire, me conforte dans mon idée que si les lettres incandescentes de Monomania pouvaient en permanence éclairer nos nuits, elles n’en seraient que plus belles.

Ecoutez l’album

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Last modified: 5 novembre 2013

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